« Quand je dis que je prends des mandats sociaux d’entreprises en difficulté, tout le monde trouve cela trop risqué. À tort ! »
Prendre le mandat social d’une entreprise peut faire peur. Pourtant, c’est le quotidien de Frédéric Rensonnet depuis deux décennies. Ce directeur à temps partagé chez Atlays assume la direction d’entreprises en difficulté et, régulièrement, en devient le mandataire social. Il nous explique sa vision du métier.
Prendre un mandat social parait souvent risqué, pourquoi cette approche ?
Effectivement, à chaque fois que je dis que je prends des mandats sociaux, on me répond que je prends trop de risques. Depuis 20 ans que je le fais, ça s’est toujours bien passé. En fait, si on maîtrise son sujet, le risque est contrôlé. Surtout, c’est essentiel pour redresser la barre de l’entreprise !
Dans quelles situations précises fait-on appel à vous ?
Bien souvent, quand une entreprise connaît une situation critique (pré-faillite, procédure collective, conflit entre associés…), elle traverse en parallèle une crise de direction. Le dirigeant n’est plus à même de diriger : il a démissionné, a perdu la confiance de ses actionnaires ou est désarmé face à une situation trop compliquée. Il y a urgence à trouver un remplaçant — un remplaçant qui s’engage vraiment et assume le mandat social. Il ne peut pas y avoir de vacance de mandataire social : quelqu’un doit assumer la responsabilité en attendant qu’un nouveau dirigeant pérenne soit nommé. Les actionnaires font alors appel à Atlays ; ils savent que nous savons faire cela.

Quels sont vos chantiers prioritaires quand vous prenez la présidence ou la direction générale de l’entreprise ?
Ma mission est simple : je dois tout faire pour sauver l’entreprise, et préparer la suite. Mon rôle est de prendre des décisions structurantes :
- Évaluer les options possibles pour soulager les finances de l’entreprise.
- Négocier avec les créanciers, les fournisseurs, les salariés et l’administration.
- Mettre en œuvre un retournement s’il est possible, ou bien organiser la cession ou la liquidation de la société.
- Faire le choix judicieux d’une procédure collective si nécessaire, travailler avec les administrateurs et mandataires judiciaires.
Au-delà des aspects techniques, comment travaillez-vous avec les équipes déjà en place, dans un contexte difficile ?
En tant que dirigeant de l’entreprise, ma responsabilité est de tisser des liens, de répondre aux questions que tout le monde se pose, de redonner du sens aux équipes dans un contexte évidemment angoissant. Les salariés n’ont pas besoin d’un énième consultant. Ils attendent de la clarté et de la coordination ; ils veulent comprendre ce qu’il se passe et être associés aux solutions qui se mettent en place.
Sur quel horizon de temps travaillez-vous ? Quels signaux vous indiquent que c’est le bon moment pour passer la main ?
En 6 à 18 mois, nous pouvons remettre l’entreprise sur de bons rails. Quand les voyants financiers sont au vert, que les procédures sont derrière nous, un nouveau dirigeant est nommé et reprend le mandat social. Alors, la vie de l’entreprise continue.
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